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ISABELLE ADJANI
Lettre de soutien aux Tribunes Internationales Cinéma Vérité 2009
Après tout, nous avons le choix.
Nous pouvons laisser nos enfants s’éduquer seuls à notre contact froid, comme des orphelins domestiques, mais c’est oublier qu’ainsi nous signons leur abandon, et oublier que l’éducation est le seul vecteur de transmission des valeurs partagées par une communauté, une société, une civilisation.
Pour pareille mission, c’est toute notre communauté qui doit se mobiliser :
Les enseignants, les éducateurs, ceux et celles qui transmettent savoir et connaissance, religieux, y compris… et nous les parents… car éduquer ce n’est pas seulement transmettre, c’est aussi accepter de guider et de prendre une responsabilité dans le parcours de vie d’êtres humains, nos enfants… adultes en devenir.
L’éducation c’est une question que les enfants adressent aux parents.
Bien sûr, il s’agit de moyens et de volonté politique mais avant tout, c’est une question d’amour et de courage : « éduquer ou laisser mourir »…
Ici, au coeur de cette nouvelle édition de « Cinéma Vérité », un festival tellement légitime dans son ambition, il est question d’un cinéma, dans lequel l’éducation aussi se questionne… Depuis « the kid » de Chaplin et « les 400 coups » de François Truffaut, en passant entre autre par « Billy Elliot », « le cercle des poètes disparus » , « entre les murs ».
Moi même, en tant qu’actrice lorsque j’ai accepté le rôle de ce professeur de français dépassé par sa fonction et son engagement dans « la Journée de la Jupe » j’ai voulu mesurer l’âpreté de cette « mission » d’éduquer pour les parents et les enseignants.
Le cinéma et toute l’industrie du cinéma ont plus que jamais une très grande responsabilité car ils produisent des contenus et des valeurs qui nourrissent les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
Je ne suis ni moraliste, ni donneuse de leçon, j’ai horreur de ça. Mais je suis convaincue que les films, les réalisateurs, les scénaristes, les actrices et les acteurs sont sans aucun doute de vrais partenaires pour les hommes et les femmes de bonne volonté, ceux qui sont convaincus que « science sans conscience » n’est que ruine de l’âme et que peut être aussi « l’art sans âme n’est que ruine de l’esprit ».
Aux tribunes de Cinéma Vérité d’en débattre en âme et conscience avec vous puisque les enjeux de demain sont la réalité prioritaire d’aujourd’hui.
Merci à vous en toute sincérité.
Isabelle Adjani |
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